samedi 21 juillet 2012

"l'ambulance 13 - Croix de sang" de Cothias, Ordas et Mounier


C'est grâce à la revue "l'immanquable" qui, à l'occasion des 10 ans d'existence de la collection "Grand Angle" au sein de la maison d'édition "Bamboo", mentionnait les BD à succès que j'ai connu cette série. Ne pas s'arrêter au sigle du Ministère de la Défense car cette BD, à rapprocher des BD de Tardi consacrées à la guerre de 14-18, raconte l'histoire d'un médecin qui travaille au sein d'un des services de santé mis en place par l'armée durant la première guerre mondiale.

Des services bien balbutiants en ce début de l'année 1916 puisqu'un certain nombre d'officiels, dont le père du héros: Louis-Charles Bouteloup, continuent de faire circuler des rumeurs aberrantes telle que celle-ci rapportée un poilu (page 5): "... les balles ne causent pas de réel délabrement des chairs (...) les blessés peuvent se rendre à l'hosto après s'être fait moucher."
Les moyens en matériels et en hommes sont rares. Des hommes qui viennent de tous horizons. Ainsi Jules Siméon, qu'un soldat membre de l'équipe présente ainsi (page 8) : "... on l'appelle l'écaille [car il] faisait dans la "morue" avant... ce gars là est capable de relever ses filets en pleine tempête. Il faut dire que la capitainerie l'attend au retour de campagne et qu'il a plutôt intérêt à rentrer les cales pleines ... le pain à fesse, il se paye en bananes, enfin en médailles!(...) notre ami Jules doit choisir entre le patriotisme et la croisière forcée, escale à l'île du diable. Bref, s'il ne rentre pas en héros, il repartira en bagnard. Il aurait comme un contrat avec la justice républicaine."
Des hommes et des femmes aussi comme cette religieuse qui vient de prononcer ses voeux et met en garde le héros (page 18) : "à la guerre, il ne faut jamais faire de promesse (...) il n'est pas non plus souhaitable de toujours bien connaître les gens parce que l'on est moins bouleversé par la mort de ceux qui nous sont étrangers que par celle de nos proches. Il faut garder la tête froide et l'on opère mal les yeux mouillés"
Louis-Charles va déplaire. Très vite. Alors il va être envoyé sur le front récupérer les blessés restés coincés depuis 3 jours dans le "no man's land". Il découvre l'horreur du champ de bataille.
Il va oser l'impensable: par dessus les lignes, contacter l'officier allemand d'en face et lui proposer une trêve d'une heure durant laquelle ils iront récupérer leurs hommes. Il lui propose même du matériel. Et celui-ci accepte (page 43). "Volontiers capitaine. Voyez-vous, chez nous, il est dans l'ordre de mourir. Les secours ne font pas partie des usages. Néanmoins, j'ai vu partir trop de jeunes hommes pour adhérer complètement à ce principe."

La moisson sera maigre, un seul homme, un Français, aura survécu. Tandis que chacun regagne en catastrophe ses lignes, le premier volume s'achève sur des images très sombres: la mort de cet officier allemand.

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